vendredi 21 mai 2010

Nouvelle image !

Ce n'est pas Saint-Pierre mais Fort de France. Les quantités d'objets sont cependant comparables.
A vous de les compter !

jeudi 6 mai 2010

Et maintenant ?

Et maintenant, qu'advient-il des objets ?

Nous reprenons ici un encadré de l'article de France-Antilles du vendredi 9 avril 2010 :


A qui appartiennent les objets trouvés sous l'eau ?
Avant, les découvreurs de biens sous-marins français pouvaient réclamer 30% du trésor.
Mais la loi relative aux biens culturels maritimes du 1er décembre 1989 a changé la donne : l'État en assure seul la gestion et la conservation. Cette loi a fait chuter de manière drastique le nombre de découvertes déclarées. Un arrêté a donc corrigé le tir sept ans plus tard et permet à l'État d'attribuer des récompenses aux découvreurs, jusqu'à 200 000 euros.
Qu'est-ce qu'un bien culturel maritime ? Selon la loi : « les gisements, épaves, vestiges ou généralement tout bien représentant un intérêt préhistorique, archéologique ou historique... situés dans le domaine public maritime ou au fond de la mer dans la zone contiguë » . Un plongeur qui fait une découverte est tenu de la laisser en place sans y porter atteinte. Afin que sa découverte soit reconnue, un formulaire doit être envoyé dans les 48h à la Direction Départementale des Territoires de la Mer (pour la Métropole), à la Direction Départementale des Affaires Maritimes (pour les DOM-TOM).
À sa conscience de savoir si l'appât illégal du gain est plus fort que le désir de faire profiter l'humanité de sa découverte... Les objets ne sont pas muets mais racontent des histoires! Au niveau international, c'est la convention de l'Unesco sur la protection du patrimoine culturel subaquatique, du 6 novembre 2001, qui régit la préservation de ces biens culturels. Ainsi, 22 pays ont aujourd'hui ratifié le document.

http://www.martinique.franceantilles.fr/regions/departement/le-musee-englouti-de-la-baie-de-saint-pierre-09-04-2010-68150.php

et voici un aperçu de la version papier :

Où sont-ils stockés ?
A Saint-Pierre, dans un dépôt archéologique du SRA.

Pendant trois mois, les céramiques seront traitées pour être dessalées.
Les objets les plus remarquables pour l'information qu'ils apportent aux chercheurs ont déjà été photographiés.




Vous pourrez trouver une première présentation de notre travail à l'occasion du "Mai de Saint-Pierre" pour lequel un panneau a été réalisé.
Un retour espéré de l'équipe de fouille l'an prochain permettrais, en partant des résultats de cette année, de creuser un peu plus loin dans cette histoire.

mercredi 21 avril 2010

au revoir

Dernier jour avant le départ, derniers moments à partager, dernières rencontres chaleureuses en Martinique.
Ce soir, Monsieur Raphaël Martine, maire de Saint-Pierre, a partagé notre dernier repas pérotin. A cette occasion, il nous a remis les armoiries de la ville, nous remerciant d'avoir contribué à enrichir le patrimoine historique de sa commune !

Annie Noé Dufour et Bernard Loncan nous ont également accompagnés lors de ce dernier dîner dans le merveilleux cadre du restaurant 1643, au Carbet.





mardi 13 avril 2010

Les coupes. Technique

C'est la technique finale de relevé du sondage avant de le refermer.
C'est une section verticale du terrain, destinée à faciliter la lecture de la succession des couches déposées par la nature ou par l'homme.
En voici deux exemples :

Sandra Greck prépare sa coupe
et voici le résultat


Un autre exemple qui montre l'écart entre ce que perçoit le dispositif photographique et ce qui est relevé et détaillé grâce au dessin :




jeudi 8 avril 2010

l'aspirateur à sédiments, ou suceuse à eau


Au fil du temps, les vestiges sont recouverts par les sédiments.
Par exemple une épave peut s'enfoncer dans le substrat et être recouverte par de nouveaux apports sédimentaires.
Pour accéder aux couches plus anciennes, nous avons été obligés de dégager les sédiments (vase, sable, dépôts de pierres)
Depuis la surface, sur le bateau, une moto-pompe aspire de l'eau et la propulse dans une lance-incendie vers un Y en PVC ; l'effet Venturi fait le reste :
http://archsubgras.free.fr/technique/suceuse.html#debut
Les sédiments sont alors rejetés à l'extérieur de l'espace délimité du sondage.

Ici, Jean-Luc Verdier impassible sous les sunlights

Il faut sélectionner et observer ce qui est aspiré : une main guide le flexible et l'autre balaie délicatement le sédiment pour dégager la zone à étudier.

ici, Sandra Greck lors d'un nettoyage pour la photo

et ici, Marine Jaouen entre tian et marmite !

vendredi 2 avril 2010

Technique : les sondages

Afin de répondre à une des prescriptions particulières à l'opération : préciser l'extension maximale, la superficie, l'homogénéité et la nature de ce site archéologique, nous avons procédé à la mise en place d'un carroyage partout où des poteries étaient visibles en surface.
Le site ainsi couvert représente 2000 m2.
L'observation a permis d'implanter les sondages dans trois zones de concentration A1, A4 et C1.



A1

C1

A4

Dans les autres carrés, nous avons opéré un ramassage de surface pour évaluer la diversité et l'homogénéité des échantillons. Dans les carrés vers le large (sud-ouest), les poteries de surface ont roulé (cassures usées, présence de faune marine...) et en dégageant le sable, rien n'apparaît ; alors que dans les carrés à fortes concentrations, les poteries extraites sous 10 cm de sédiments sont fraîches.

Puisqu'il s'agit d'une année de sondage et non de fouille, nous ne faisons pas de ramassage systématique de tous les vestiges. La première raison tient à l'intitulé du PCRI (Projet Collectif de Recherche Interrégional) : Poteries des îles françaises de l'Amérique. Productions locales et importées, XVIIe-XXe siècles.
Nous nous concentrons donc sur le prélèvement des céramiques. Et seuls des échantillons des différents types d'objets en terre cuite sont remontés pour étude.
Ce choix suit également l'article 6 de l'autorisation d'opération délivrée par le DRASSM et qui indique de "limiter à la taille et au nombre nécessaire" les sondages ainsi que les échantillons prélevés afin d'identifier l'existence d'une épave ou d'une zone de mouillage, d'estimer l'état de conservation des vestiges et de préciser la nature des cargaisons.
Le DRASSM demande par ailleurs de "vérifier l'éventuelle présence d'éléments de structures, notamment de coques". Néanmoins le service ne donne pas l'autorisation de remonter du bois, des matières organiques (cuir de chaussures...) ou des éléments métalliques. Car ceux-ci, extrêmement réactifs à la lumière et à l'air demandent des procédures de conservation et de restauration coûteuses et contraignantes pour le dépositaire des collections (SRA Martinique).

Avant d'être prélevés, les échantillons sont photographiés en place et positionnés sur le plan général des sondages.

Parfois, l'archéologue éprouve la satisfaction de remonter à la surface un objet entier en pensant peut-être à la jolie pièce à montrer au public lors de l'exposition prévue en 2011. Cependant tout objet archéologique, s'il n'est pas raccordé à son contexte, ne nous livre que très peu d'informations. Par exemple nous avons observé que dans les différentes couches du sondage les empilements de poteries apparaissent "retournés", ce qui va dans le sens de l'hypothèse d'un renversement du navire lors du naufrage. Un simple ramassage du bel objet ferait l'impasse sur la diversité des marchandises mais aussi sur l'organisation spatiale du chargement (matières pondéreuses en fond de cale et au centre du navire pour équilibrer la gite de celui-ci...).

Pour étudier ces contextes, on utilise la technique de la coupe stratigraphique.
Une coupe stratigraphique permet de mettre en évidence les différentes couches présentes qui sont autant de différents phénomènes liés à l'activité humaine. Celles-ci sont distinguées les unes des autres par leurs caractéristiques physiques et leur mobilier. La coupe stratigraphique constitue donc un panorama de cette activité à un endroit donné, de la première trace de présence humaine à aujourd'hui. Dans le cadre d'une coupe sous-marine, les différentes couches se rattacheront toutes au même évènement : un naufrage par exemple. Sauf dans le cas ou plusieurs naufrages se sont succédés au même endroit (épaves du grand Congloué à Marseille).
Dans le cas qui nous occupe, dans la baie de Saint-Pierre, une épave de 1902 aurait très bien pu recouvrir une autre épave plus ancienne due à un ouragan. Le site peut s'avérer plus complexe qu'il ne paraît.

jeudi 1 avril 2010

Visite media

Deux semaines d'activité aux abords du ponton de Saint-Pierre.
Quelques dizaines de plongées orchestrées en plein centre ville, entre l'hôtel de ville et la halle du marché.
Souvent des questions :
Que cherchons-nous ? Qu'allons nous trouver sous ces eaux ?
Les fouilles réveillent toujours des mythologies locales, reflets de désirs plus universels ; quels trésors nous motivent ?
Déjà, après la destruction de Saint-Pierre par la nuée ardente du 8 mai 1902, certains rêvaient d'or enfoui sous les dallages du "château" Périnelle.
Que recèlent alors les épaves de la rade ? Le monde sous-marin aujourd'hui, comme l'habitation Périnelle en 1902, est un monde réservé.
Tous n'y ont pas accès, et les habitués du ponton, les plaisanciers amarrés dans la rade, les pêcheurs qui mouillent leurs casiers à proximité des épaves, tous s'interrogent, et quand ils demandent : "alors, ça mord ?", c'est à la rime qu'ils pensent.
Le petit écran-aquarium peut réussir le pari de nous emmener sous la surface.
Michel Météry, très attaché à la connaissance des épaves de Saint-Pierre, a proposé à RFO de s'intéresser à nos recherches et une équipe de télévision est venue nous rendre visite, sous l'eau, au travail, pour nous interroger à sa manière et nous filmer, avec Albert Falco à la lumière !

mardi 30 mars 2010

Premiers ramassages, premiers résultats


Aujourd'hui, l'équipe terrestre du LAMM, nous a rejoints.
Henri Amouric, Lucie Vallaury, Guergana Guionova et Pascal Maritaux ont effectué un tri de nos premiers ramassages.


Plusieurs remarques suite à l'observation des ensembles :

1-Leur homogénéité :

Trois carrés sont actuellement en cours de sondage et présentent le même profil.
La couche supérieure est composée de vestiges pondéreux : matériaux de construction en céramique - briques épaisses, tuiles en écaille dont certaines marquées Marseille, mallons de différentes tailles (grands carreaux).

La couche inférieure fait apparaître de la vaisselle domestique en céramique vernissée :
-marmites et poêlons de Valauris
-tians de St Zacharie (Aubagne) qui étaient utilisés pour la toilette
-pots de chambre provencaux
-fragments de jarre de Biot

2-Les vestiges observés rassemblent de la céramique "neuve" (avec quelques fragments de faïence, de verre, d'os et de charbon).
Tous ces tessons sont brûlés et les vernis ont fondu.

3-La totalité de la céramique est en provenance de Provence.

4-Les fragments de céramique ne sont pas "roulés" par la houle (cassures nettes). Ces vestiges sont donc en place.


Premières hypothèses :
Nous sommes peut-être en présence d'un chargement de poteries, d'un ou de plusieurs bateaux qui auraient coulé, retournés, suite à l'éruption de 1902, ce qui pourrait expliquer la vaisselle sous les briques. Le bois de la coque, resté hors sédiments, aurait disparu sous l'action des tarets (vers xylophages) ou des coups de mer.
Sur les cartes postales datées entre 1890 et 1902, les navires marchands sont à l'ancre à une distance du rivage qui correspond à notre site de fouille.

D'après l'inventeur, Michel Météry, nous ne sommes pas à l'emplacement de la barge de déchargement coulée par l'ouragan de 1891 et qu'il avait aperçue suite au passage du cyclone Lény en 1999.
Nous pourrions avoir affaire à la cargaison d'une goélette coulée en 1902.
À suivre...


dimanche 28 mars 2010

Rien que pour vos yeux !

À deux coups de palme de la fouille, des observateurs :

Les travailleurs de la mer

Parfois, on n'a plus tout à fait les pieds sur terre !

binôme de choc !

en deux temps : travail masculin
aérien : travail féminin